Abdeslam Ahizoune, le CEO qui a bouleversé les télécoms au Maroc

Abdeslam Ahizoune, le CEO qui a bouleversé les télécoms au Maroc

ahizouneA l’heure ou Maroc Telecom tient son assemblée générale ce mardi 22 avril, le Magazine du Manager revient sur la riche carrière de son dirigeant emblématique, Abdeslam Ahizoune.
Au Maroc, le nom de l’opérateur Ittissalat Al Maghrib (IAM) s’identifie à celui de son patron. La remarquable percée des TIC au Maroc au cours de la dernière décennie, l’efficace contribution à la modernisation de l’économie marocaine et la dynamique expansion du groupe en Afrique, sont autant d’acquis désormais associés aux noms de Maroc Telecom et d’Ahizoune.
A 59 ans, ce brillant manager pourrait se targuer d’avoir réussi à faire de Maroc Telecom l’une des plus importantes entreprises au Maroc, avec un chiffre d’affaires de quelque 2,8 milliards d’euros en 2013. Vivendi qui en a été l’actionnaire majoritaire pendant plusieurs années, a tiré d’énormes bénéfices de son entrée dans le capital d’IAM, la dénomination arabophone de Maroc Telecom. Car, l’entreprise pilotée par Abdeslam Ahizoune a été durant tout ce temps l’une des enseignes les plus rentables du groupe français.
Cette success-story marocaine, IAM l’a doit de bout en bout à cet ingénieur telecoms natif de Tiflet, une bourgade de l’arrière-pays de Rabat. Gestionnaire exigeant mais anticipateur, il a marqué de son empreinte la mutation rapide des télécommunications au Maroc, aussi bien dans le secteur public que privé. En 1977, Abdeslam Ahizoune, fraîchement diplômé de l’Ecole nationale supérieure des télécommunications de Paris, rejoint le ministère marocain des Postes et des Télécommunications. Il ne tarde pas à gravir les échelons jusqu’à devenir en 1992, ministre des Postes et des Télécommunications, avant de mettre au point, quelques années plus tard, la stratégie de libéralisation des télécommunications au Maroc. En 2001, en pleine phase de privatisation du secteur des télécommunications, il devient président du directoire d’IAM et, depuis cette date, Abdelslam Ahizoune continue de placer IAM à la pointe de toutes les mutations technologiques dans ce domaine.
Aujourd’hui encore, malgré la concurrence acharnée dans un secteur qui doit constamment s’adapter à la baisse incessante des prix, le leadership de Maroc Telecom n’a pas pris une ride. Même les profonds changements qui se sont produits dans le segment mobile et Internet 3G, n’ont pas fait perdre à IAM son rang de premier opérateur au Maroc. Le chiffre d’affaires au Maroc a certes enregistré un recul de -8% en 2013, à cause notamment de la baisse d’un tiers des prix sur le mobile, mais la rentabilité s’est toutefois maintenue à un niveau élevé. Cette réussite d’IAM, Abdeslam Ahizoune l’a forgée essentiellement dans une gestion marquée par la rigueur et la transparence.
Après les succès enregistrés au Maroc, Ahizoune a eu l’inspiration de se tourner vers le marché africain, où IAM contribue aujourd’hui de manière active à la réduction de la fracture numérique dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne. En Mauritanie, au Mali, au Burkina Faso et au Gabon, IAM a réussi à imprimer un rythme soutenu à la transition dans le domaine des TIC. Tous les opérateurs telecoms africains où Maroc Telecom a pris des participations, ont gagné en rentabilité. Le chiffre d’affaires de Sotelma, au Mali, a progressé de près de 500% depuis l’arrivée d’IAM en 2009.
Au Maroc comme dans les autres pays africains où il est présent, le groupe s’est aussi distingué par son précieux soutien aux actions à caractère social. Sous l’impulsion d’Ahizoune, Maroc Télécom s’est ainsi forgé une solide réputation de mécène qui prodigue soutien et financements au football, à l’athlétisme et à d’autres activités sportives et d’animation culturelle et de vacances.
Enfin, le contexte fortement concurrentiel n’a pas empêché Maroc Telecom de poursuivre sa politique d’investissement, avec pour objectif prioritaire le développement des télécommunications et la réduction de la fracture numérique dans les pays où il est implanté. Un parcours persuasif devant lequel le groupe émirati Etisalat n’a manifestement pas résisté pour racheter les 53% du capital détenus par Vivendi dans Maroc Telecom.

Martin Levalois

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